Écoutez l'entretien annuel avec la présidente Nathalie Barthoulot, faites un retour sur les trimestres écoulés et découvrez nos domaines d'expertise ainsi que les activités 2023 de la CDAS.
Pas de révolution, mais des ajustements sur des points importants
L’année 2023 nous a une nouvelle fois placés devant des défis très exigeants, en particulier dans le domaine de l'asile : au printemps 2023, après une année de crise liée au conflit en Ukraine, alors que nous pensions maîtriser quelque peu l’accueil des personnes bénéficiant du statut de protection S, que les procédures étaient enfin bien rodées et que nous pouvions un peu « respirer », la tension suivante s’est profilée à l'horizon. En effet, au niveau de la procédure d'asile ordinaire, de nombreuses personnes en quête de protection sont arrivées en Suisse à partir du début de l'été, avec des pics importants en automne. Les cantons et la Confédération ne savaient parfois plus où trouver les places, le personnel et l'énergie nécessaires pour garantir un accueil adéquat de ces nouveaux arrivants. Finalement, ces places ont été trouvées grâce à l’esprit de collaboration de tous les acteurs impliqués et notamment avec l'aide de l'armée. Je profite de l'occasion pour remercier personnellement toutes les collaboratrices et les collaborateurs dans les lieux d’accueil, dans les administrations communales et cantonales, au sein du Secrétariat général de la CDAS et de la CCDJP et dans l’administration fédérale, qui ont été très sollicités durant toute l’année pour réaliser cet important travail.
Le dossier de l'asile a pris une telle place à tous les échelons qu'il n’est resté finalement que peu d'énergie pour les autres dossiers, tout aussi importants et constitutifs de la politique sociale. Des petits pas importants ont tout de même été accomplis, ce dont je me réjouis. Ainsi, tant la CDAS que le Parlement fédéral ont lancé un réexamen de la contribution d'assistance pour les personnes en situation de handicap. Les moyens auxiliaires de l'AVS devraient être adaptés à ceux de l'AI et le Parlement, en accord avec la CDAS, a lancé une réforme de l'Allocation pour impotent. Par ailleurs, les travaux liés à la mise en œuvre d’une ligne téléphonique pour les victimes de violence ont été lancés. Enfin, le Conseil fédéral a adopté un nouveau calcul concernant la possibilité d'exercer une activité lucrative partielle pour les personnes à l'AI, ce qui augmentera sensiblement leur rente.
Tous ces projets peuvent paraître à priori techniques et de faible portée pour les personnes qui ne sont pas directement touchées. Mais ils comblent des lacunes importantes et apportent donc un soulagement bienvenu aux personnes concernées. Le système social nécessite des réformes plus profondes pour garantir aux générations futures la couverture sociale dont elles auront besoin, notamment dans le domaine de la prévoyance vieillesse : la Confédération doit finaliser une réforme de l'AVS plus ambitieuse d'ici fin 2026 et la réforme de la prévoyance professionnelle sera quant à elle soumise au verdict des urnes en automne 2024.
Compte tenu de la forte pression exercée sur la Confédération et sur les cantons pour réaliser des économies, développer la politique sociale au cours des prochaines années ne sera pas une tâche facile. Nous restons néanmoins mobilisés comme jamais, parce que nous sommes convaincus que la Suisse ne pourra prospérer que si les inégalités entre toutes et tous ne s’accroissent pas. Nous nous devons d’y veiller.